• 16.12.2019

Point de Vue Les inquiétudes de la jeunesse

« Agissez plutôt que de palabrer » clament les jeunes qui manifestent lors des grèves scolaires pour le climat. En Islande, des élèves mesurent chaque année le retrait d’un glacier.

Le 20 août 2018, la jeune suédoise de 15 ans, Greta Thunberg, lance la première grève scolaire pour le climat devant le Riksdag (Parlement suédois). Cette action a un retentissement immédiat ; elle provoque la naissance d’un mouvement international #FridaysForFuture, qui ne tarde pas à s’étendre au monde entier. A telle enseigne, que le 20 septembre 2018, se déroule la première grande grève scolaire pour le climat. Elle mobilise la jeunesse de tous les continents et touche aussi les vastes régions de l’Arctique, où le réchauffement climatique est deux fois plus rapide que partout ailleurs. "Pas cool sans glace" scandent les jeunes de Longyearbyen, une ville de l'archipel arctique norvégien du Svalbard (Spitzberg) où se trouve l’université la plus septentrionale du globe. Celle-ci est fréquentée par des étudiants et des étudiantes de nombreux pays, attirés par la qualité de son enseignement et de ses recherches pluridisciplinaires sur l’Arctique. De plus, la cité abrite, dans les profondeurs du permafrost, la plus importante et la plus riche collection de graines cultivables au monde.

Les élèves grévistes du monde entier réclament « de l’action, de l’action plus de tergiversations. C’est notre avenir qui est en jeu ». Ils rappellent aux gouvernements qu’il est grand temps de prendre de sérieuses mesures afin de respecter leurs engagements quant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Des élèves islandais au chevet des glaciers

En août 2019, une plaque commémorative est posée à l’endroit où se trouvait, le premier glacier islandais, l'Okjökull, qui disparut à cause du réchauffement climatique. Les glaciologues prévoient que 400 autres glaciers d’Islande sont menacés d’extinction. Il en va ainsi du Sólheimajökull, un majestueux volcan très prisé des touristes, situé au Sud du pays. Chaque année, depuis 2010, les élèves de 11 à 12 ans d’un collège tout proche procèdent à des relevés afin de mesurer le retrait du glacier . Ils partent toujours du même point de repère : un panneau blanc planté dans le sable noir. Munis de GPS et d’instruments de mesure, ils calculent la distance entre le panneau et le front glaciaire. Ils inscrivent leur résultat, année après année, sur un petit panneau. En dix ans, ils ont estimé que le glacier avait reculé de 380 mètres. Depuis quelques années, les eaux de fonte forment un lagon au pied du volcan et les élèves le traversent en zodiac. Une fillette de 11 ans déclare : "C’est vraiment très beau mais tellement triste de voir à quel point le glacier a fondu. Quand les premiers élèves ont commencé ici, ils ne voyaient pas la moindre trace d’eau. Le glacier était bien plus grand " . Les mesures de la fonte du glacier sont un exercice pratique du programme d’études islndais ayant trait aux questions de l’environnement et des changements climatiques. Les enfants ont à cœur de faire de bonnes mesures ; ils n’ont pas à rougir de leurs résultats car ceux-ci ne diffèrent guère de ceux des scientifiques. Le Solheimajökull est particulièrement vulnérable ; il a reculé de 200 mètres en 2008. Les questions de l’environnement et du climat font partie des plans d’études de nombreux pays. Les enseignants et enseignantes ont à faire face à une question difficile : le décalage troublant qui existe entre ce que nous savons et ce que nous faisons. Les élèves perçoivent l’absurdité d’en faire si peu pour éviter les dérèglements climatiques; c’est pourquoi ils sont si nombreux à participer aux grèves scolaires pour le climat. Comment réagiront-ils après l’échec de la COP 25 ?

Simone Forster-15 décembre 2019

Simone Forster a obtenu une licence en sciences sociales à l’Université de Neuchâtel. Elle s’intéresse à l’éducation et aux questions liées au développement. Elle a conçu et rédigé des moyens d’enseignement sur les relations Nord-Sud et sur les marchés des matières premières pour la Direction du développement et de la coopération (DDC) du Département fédéral des affaires étrangères. Elle a aussi enseigné une quinzaine d’années l’histoire économique à la Haute Ecole Arc (économie) à Neuchâtel. Collaboratrice scientifique à l’Institut de recherche et de documentation pédagogiques (IRDP) à Neuchâtel, elle publie régulièrement des articles dans la presse spécialisée, notamment dans l’Educateur et le Bulletin de la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP). Ses recherches ont trait essentiellement à l’éducation comparée, aux réformes en Suisse et dans les pays industrialisés, à l’architecture scolaire, aux migrations et à l’histoire de l’éducation.  

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