Après plusieurs expéditions en Arctique, la glaciologue d'origine neuchâteloise Célia Sapart a mis au point une méthode visant à identifier les sources des gaz à effet de serre pour mieux s'adapter au réchauffement climatique. "Le constat du réchauffement dans le Grand Nord est catastrophique et choquant. J'ai traversé l'océan Arctique et j'ai vu la banquise fondre de manière extrêmement rapide", alerte Célia Sapart vendredi dans La Matinale de la RTS. Face à l'urgence climatique, la chercheuse originaire du Val-de-Travers a développé une méthode pour savoir d'où proviennent les gaz à effet de serre. "Cette méthode permet par exemple de savoir si les émissions venaient plutôt de la combustion, des marécages ou encore de la métallurgie", explique-t-elle. Ce procédé devrait permettre de "comprendre comment les gaz à effet de serre évoluent de manière naturelle afin de pouvoir prévoir comment ils vont évoluer dans ce contexte de changement climatique". Selon Célia Sapart, si nous voulons être capables de prévoir le climat et de s'y adapter, il faut absolument comprendre les cycles de ces gaz. "Révolution environnementale" La glaciologue donne des conférences dans les écoles sur la situation en Arctique depuis quinze ans. "Je constate que le changement est en marche: il y a une réelle révolution environnementale", estime-t-elle. "Quand je vois l'investissement et la motivation des jeunes et à quel point ils comprennent le problème, ça me donne confiance en l'avenir." La Neuchâteloise aime à croire que cette révolution a aussi lieu dans le monde politique. "Il faut vraiment aller vite, il y a urgence, mais les machines politiques sont lentes. En investissant dans la recherche et l'innovation, il y a beaucoup de choses qui vont se produire et qui vont être très positives dans les années à venir", est-elle convaincue. Pôle convoité Début mai, les pays membres du Conseil de l'Arctique se sont réunis en Finlande pour discuter notamment des enjeux économiques dans cette région riche en ressources naturelles. Ces réserves exceptionnelles sont convoitées par les grandes puissances mondiales. "Quand je vois les projets qui ont été mis en avant, avec des grands cargos et des zones portuaires, je pense qu'il y a énormément de soucis à se faire. Quand on écoute les discours politiques, ce qu'ils ont l'air d'oublier c'est que c'est une zone qui subit des élévations de températures extrêmement importantes. L'Arctique est la zone du monde qui se réchauffe le plus vite aujourd'hui", rappelle Célia Sapart, qui redoute un lourd impact écologique. A l'issue de ce Conseil, les Etats-Unis ont même refusé de signer une déclaration sur l'avenir de l'espace arctique qui définissait le changement climatique comme une grave menace pour la région polaire.
Propos recueillis par Ludovic Rocchi Adaptation web: Guillaume Martinez https://www.rts.ch/info/sciences-tech/environnement/10439589--le-consta…