C'est un roman beau et terrible à la fois que j'ai envie de vous présenter en cette journée, le samedi 25 novembre, journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. Parce que c'est un sujet qui me tient à cœur et qui trop souvent fait la une de l'actualité sans que rien ne change véritablement. On lit ce livre en retenant sa respiration, on tremble à chaque page pour Filiz. Tout commence pourtant comme une histoire qui à la saveur du conte. Filiz est une enfant travaillant dur dans un petit village de l'est de la Turquie, chanceuse à 13 ans, d'être mariée au garçon qui lui plaît. La tradition veut que les femmes arborent les « Bijoux Bleus » laissés par les coups de leurs époux . Filiz n'échappera pas à la tradition, à la violence conjugale. Il y a des livres terriblement beau, Les Bijoux Bleus est l'un de cela. La langue poétique sublime cette histoire sordide de violences dont l'issue nous semble inéluctable. Et pourtant, il y a une lueur d'espoir, une lutte patiente et minutieuse pour s'échapper, sauver sa vie et celle de ces enfants, une seule chance ! C'est un roman tiré d'une histoire vraie ou comment la force de la fiction est capable de dire magistralement la dure réalité. Ce livre à obtenu le Prix du premier roman étranger 2017.
Daniel Snevajs.
Ed. Jacqueline Chambon, traduit de l'allemand, 231 pages, septembre 2017, 9782330081584, à partir de quinze ans.