Victor Schoelcher a vingt-quatre ans lorsqu’il part à Cuba en 1828. Ce qu’il découvre alors sur le marché le terrifie : des hommes blancs richement vêtus négocient une jeune femme noire, dans les termes que l’on emploie pour vendre du bétail. En républicain enragé, Victor se fait le serment de consacrer sa vie à dénoncer l’esclavage et à tout mettre en œuvre pour le faire disparaître à jamais. Après maintes discussions avec des maîtres d’esclaves et une observation scrupuleuse de leurs manières, il rédige un article et deux ouvrages qui s’opposent fermement à la traite négrière, provoquant un scandale chez les anti-abolitionnistes. En 1848, après des années de lutte, les espoirs de Victor vont être concrétisés avec l’avènement de la Deuxième République : il est nommé sous-secrétaire d’État chargé des mesures relatives à l’abolition de l’esclavage, puis devient député de la Martinique. Le 27 avril 1848, l’esclavage est aboli en France et dans ses colonies ; cette émancipation est suivie par de nombreux pays européens et américains. Mais aujourd’hui, l’esclavage n’a pas disparu : on estime que 25 millions de personnes dans le monde ne peuvent pas être considérées comme libres, en particulier des enfants, et notamment en Afrique, en Inde et en Amérique du Sud.